LES STATUES DE LA VIERGE A CAPBRETON
LA PIETA En 1875, le chanoine Jean-Baptiste GABARRA, cur� de CAPBRETON, du 04.02.1875 au 30.05.1925 (une rue de Capbreton, porte son nom), chercheur infatigable, d�couvrit en Archives les Statuts d'une "Confr�rie de Notre-Dame de Piti�, fond�e au grand autel de l'�glise de Capbreton en l'ann�e 1492 au mois de septembre" (l'ann�e o� Christophe COLOMB a fait escale sur le territoire du Nouveau Monde). Or, Capbreton poss�dait justement une statue de Pi�ta, dat�e du XV�me si�cle, tr�s v�n�r�e des Capbretonnais, qui avait �t� transport�e au presbyt�re lors des travaux de reconstruction de l'�glise en 1864. Le rapprochement fut vite fait : Cette statue �tait l'image v�n�r�e de la Vierge des Capbretonnais depuis le XV�me si�cle. D�votion attest�e par les Archives, par les Statuts de la Confr�rie et par de nombreux actes anciens o�, avant chaque voyage ou "grosse aventure", les marins offraient � "Notre Dame de Piti�" messes et pri�res. En 1570, pendant les guerres de religion, elle �tait d�ja l� lorsque les Huguenots ont d�vast� l'�glise. Puis celle-ci a du subir la dure p�riode de la terreur o� l'�glise, mise � sac, a servi de prison � des Basques d�port�s de leurs villages comme ennemis de la R�volution. Et la Vierge a toujours �t� prot�g�e de la bourrasque.
L'abb� Gabarra lui a d�di� une brochure o� il la d�crit : "Cette statue, d'apr�s les connaisseurs, est du XV�me si�cle , elle fait l'admiration des artistes : Joignant les mains, Marie contemple avec une indicible tristesse le corps de son Fils �tendu mort sur ses genoux. On sent que l'artiste inconnu qui sculpta cette statue �tait chr�tien." Il d�cide de r�tablir la pieuse Association "Confr�rie de Notre-Dame de Piti�" mais au lieu d'avoir, comme � l'origine, des membres "Confraires et Confrairesses", la sienne sera r�solument masculine." Est-ce pour cel� qu'elle a eu un succ�s moins durable ? La statue protectrice des marins sera mise � l'honneur en front de mer au dessus du refuge du canot de sauvetage pour attester de sa protection particuli�re aux hommes de la mer. Ce fut l'occasion, le 21 novembre 1875, d'une superbe procession o� la statue, port�e par les marins depuis l'�glise jusqu'� la mer, �tait en t�te : "La premi�re croix atteignait le rivage et les derniers fid�les quittaient � peine le bourg". Elle y restera pendant pr�s de 50 ans. Lorsque, en 1929, des travaux d'am�nagement de la plage obligeront � la d�molition du refuge du canot de sauvetage, on sortira la Vierge de son alc�ve. On constatera combien la statue, priv�e d'entretien, a souffert des intemp�ries.
Abri du canot de sauvetage avec, dans la niche, la Pi�ta. Dessin de Dillais. ("Capbreton" de E.Tastet).
La statue exige une s�rieuse restauration et c'est un sculpteur sur bois, Raymond de Broutelles, parisien, beau-fr�re de l'�crivain Rosny, qui va entreprendre de refaire la partie basse tr�s d�t�rior�e, mais sans le m�me succ�s dans la draperie originale. C'est Jules Gelibert qui aura la soin de la repeindre. Peut-�tre ce d�labrement fournit-il une explication � une r�flexion �tonnante du Conseil Municipal, alors que Fernand Junqua est maire : Interrog� sur les objets d'art de la Commune dont il faut �tablir une liste pour leur protection et leur conservation, le Conseil Municipal r�serve cette r�ponse le 21.03.1913 (registre de d�lib�rations) "en vertu de l'article 9 de la loi du 30.03.1887 pour la conservation des monuments, objets d'art, ayant un caract�re historique et artistique. Le Conseil rejette le classement sur la liste des monuments historiqurs de l'objet mobilier PIETA, groupe de bois du XVI �me si�cle, conserv� � l'abri du canot de sauvetage, l'int�r�t historique et la valeur artistique de ce groupe ne paraissant pas suffisamment d�montr�s!," et il rejette la possibilit� d'un classement. Il faudra l' intervention du Ministre de l'Int�rieur lui-m�me qui, averti de cette f�cheuse opinion, se pourvoit au Conseil d'�tat et fait revenir sur son vote le Conseil municipal. Le 25 janvier 1913, la statue sera class�e objet historique. (Nous retrouvons cette mani�re de proc�der dans le "Code du Patrimoine"; extrait du Journal Officiel des 23 et 24.02.2004 article L.622.3 "consentement du propri�taire". "Les objets mobiliers appartenant � une collectivit� territoriale ou � l'un de ses �tablissements publics sont class�s au titre des monuments historiques par d�cision de l'autorit� administrative, s'il y a consentement du propri�taire. En cas de d�saccord, le classement est prononc� par d�cret en Conseil d'Etat apr�s avis de la commission sup�rieure des monuments historiques".) La Madone prend d�sormais sa place dans le porche de l'�glise, sur une st�le . En 1981, elle a �t� "hors les murs", � PARIS, pr�t�e au Mus�e de la Marine , pour une exposition au Palais de Chaillot des "Ex-voto marins dans le Monde, de l'Antiquit� � nos jours." En 1992, elle est repartie � nouveau de Capbreton pour une restauration d�finitive. Ce sont les f�tes pascales de 1995 qui la voient reprendre sa place, le 13 avril. Cette nouvelle date marquera dans l'histoire de la Pi�ta et dans celle de l'�glise. La statue est maintenant plac�e dans le renfoncement d'une petite porte dite "des cagots", entour�e de fa�on invisible mais efficace, de syst�mes de s�curit�, d'a�ration, de r�gulation de l'humidit�. Le c�ut global de la restauration aura �t� de 85.000 francs. Mme Annie Garnier , de Pujo le Plan, a assur� la restauration et M.Yves Burgues l'installation de la vitrine, sous la direction de M. Fran�ois-Charles James, inspecteur en chef interr�gional des monuments historiques On peut en esp�rer l'assurance d'une longue conservation. Souha�tons que, longtemps, on chante pour elle l'hymne capbretonnais centenaire : pour que ses rayons prot�gent, comme ils l'ont toujours fait "les marins de Capbreton" et tous leurs concitoyens.
LA VIERGE AU COQUILLAGE Monseigneur Mathieu, �v�que dioc�sien, d�cide, en 1937, l'installation d'une nouvelle statue de la Vierge et, le dimanche 27 juin, son inauguration donne lieu � une manifestation d'importance. La place de l'�glise et celle du monument aux morts sont d�cor�es. Le docteur Junqua, maire et pr�sident des anciens combattants accueille en Monseigneur "le mar�chal des logis Mathieu", camarade de guerre. La statue de c�ramique, r�alis�e par l'artiste Cazaux, est install�e � la plage, � la Savane, par les soins de l'entrepreneur F.Costabadie, pr�s du Pr�ventorium. En procession, pr�s de deux mille personnes se rendent en procession de l'�glise � "La Savane", jusqu'au pied de la statue dont Mgr.Mathieu dira qu' "elle prot�ge le littoral et la houle oc�ane." "Toute la flotille Capbretonnaise est l�, les bateaux superbement pavois�s, d�bouchant du canal d'Hossegor...". "La semaine religieuse d'AIRE et de DAX", du 09.07.1937 , relate la c�r�monie et d�crit la Vierge, "Les yeux lev�s vers le ciel, dans une attitude de pri�re et d'attente. Ses pieds reposent sur un coquillage. Il semble qu'elle va glisser vers la mer. Les algues de sa robe montrent bien que c'est une Vierge de la mer, tandis que la bleu de son manteau rappelle l'azur du ciel."
... Quelques ann�es plus tard, les Capbretonnais apprendront avec stupeur que les Allemands occupants ont mutil� � coups de mitraillettes, la statue protectrice.
LA VIERGE DE LA PLAGE Pour remplacer la Vierge de la Savane, on commanda au sculpteur Lucien DANGLADE, d'ONDRES de r�aliser une nouvelle statue. En 1945 la maquette de la Vierge fut plac�e � l'entr�e du port, c�t� rive Nord.
Le vendredi 24 mai 1946 la c�r�monie d'inauguration de la statue d�finitive avec Mgr Mathieu. Ce jour l�, la foule entass�e sur les quais reprend en ch?ur le cantique cher aux Capbretonnais : "Tendre M�re, douce �toile, Sur nous fait luire un rayon Et conduis toujours la voile Des marins de Capbreton?" La gracieuse et blanche silhouette au nord de la passe avait alors un haut socle, (on peut en voir l'image sur une fresque du choeur de la chapelle de la plage, peinte par Dillais).
Ce (trop) haut socle avait �t� r�alis� par l'architecte Bernard DURAND, et M.FOSSECAVE, dit "Pipot" en avait fourni gratuitement le ciment. Le socle fut plac� sur un blockhaus de la plage, ce qui faisait dire � l'abb� PUZO : "Elle �crase la t�te du serpent..." Ceci donna lieu � une vibrante c�r�monie d'inauguration. C'est le 12 mai 1946 que l'on d�voila � la foule entass�e sur les quais, la nouvelle � Notre-Dame de la mer. � Comme � chaque c�r�monie capbretonnaise, la foule reprit l'hymne qui lui est cher:
Sur nous fait luire un rayon... Et conduis toujours la voile Des marins de Capbreton..."
Lors d'une temp�te de l'hiver 1951-1952, elle fut renvers�e et on modifia � plusieurs reprises son implantation. Puis on consulta le p�cheur Pourtau, dit "Papoula", pour en situer l'emplacement id�al, et c'est celui que nous connaissons de nos jours. Le quartier prit d�s lors le nom de "Quartier Notre-Dame".
Photo Alain Vaudin
LA VIERGE DE LA CHAPELLE DE LA PLAGE
Cette chapelle rec�le une tr�s belle vierge en pierre polychrome, ... non identifi�e mais datant du XIX �me si�cle, d'apr�s la carte postale qui la repr�sente.
Anne-Marie Bellenguez 20 octobre 1998... repris en 2008... ---------------------------------------- GLANE DANS LES ARCHIVES 19.03.1945. D�lib�ration du Conseil municipal provisoire de Capbreton, sous la pr�sidence du Capitaine Moreau. (D�l�gation municipale). "Le terrain sur lequel doit �tre �difi� la statue de la Vierge appartenant aux Domaines, M. le Pr�sident propose de l'acqu�rir au moyen d'un �change d'un terrain situ� plus en arri�re, pour lequel l'Administration des Domaines a donn� son accord de principe. La d�l�gation approuve cette proposition et donne plein pouvoirs � M. le Pr�sident pour r�aliser l'�change � superficie �gale."
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