Et l'on parle de Cabarrus ...

Il y a l� bas, un adorable petit port, o� s'alignent les casiers des p�cheurs de homards, un lac, une baie appel�s maintenant � Gabarrus � alors que les cartes anciennes les appelaient � Cabarrus �, nom bien connu dans le Sud-Ouest.

On a avanc� l'id�e qu'un capitaine de navire Cabarrus aurait �t� du premier voyage, conduisant la voile cent ans avant Christophe Colomb.

Or, c'est vers 1730, soit peut-�tre 300 ans plus tard, que Barthel�my Gabarrus capitaine de navire, n� � Capbreton, les a officiellement baptis�s.

D�s lors on est en droit de se poser la question suivante: Barthel�my a-t-il donn� son nom en vertu de ses propres m�rites, reconnus par le roi qui anoblit sa famille, ou bien a-t-il aussi d�sir� honorer le souvenir d'un de ses anc�tres premier d�couvreur de l'�le et dont le souvenir se serait effectivement perp�tu� dans la m�moire collective capbretonnaise ?

Et d'o� vient ce nom de � Acadie � ? ...
Lorsque les diff�rents aventuriers accostent sur l'�le, y trouvent d'innombrables lacs, des terres fertiles, des habitants aux moeurs bucoliques, des rivages poissonneux, des morues (poisson inconnu sur nos c�tes) et des homards, tout ceci ressemble � un Paradis. Pensant aux po�mes grecs qui chantent le bonheur pastoral et la vie paisible en Arcadie, c'est ainsi qu'ils appellent ces terres nouvelles... Avec le temps, l'Arcadie perdra une lettre � cause de la mauvaise copie d'un cartographe et elle deviendra l'Acadie.

Richelieu d�cide de peupler l'Acadie ...
il y fait envoyer 300 hommes rigoureusement s�lectionn�s: "Fran�ais, catholiques, et de moeurs irr�prochables..."
Et ce sont eux qui d�baptiseront l'�le de Cap Breton, pour faire plaisir au Roi, et elle s'appellera alors l'�le ROYALE.

"Plus je les consid�re, plus je pense que ce sont les plus heureux du monde" ...
�crit leur gouverneur. Ils sont en effet exempts d'imp�t, ont le droit de chasse, droit de p�che, droit de couper du bois...
Bien entendu, ces Fran�ais, heureux, catholiques et Acadiens vont susciter d'�normes jalousies de la part des sujets de la Couronne d'Angleterre.

La France va c�der l'Acadie � l'Angleterre ... par le d�sastreux trait� d'Utrech en 1713. l'Acadie se peuple alors de vingt mille Hightlanders et devient la Nouvelle Ecosse...
L'Ile Royale reste fran�aise mais les Acadiens vont �tre cruellement pers�cut�s.

Pour se prot�ger des Anglais, ils fondent une forteresse � Louisbourg en 1745. Mais ils sont victimes de rafles et d'arrestations en nombre.Les Anglais qui veulent en finir avec l'Acadie, pillent les terres, confisquent les troupeaux, incendient les fermes....

Et c'est � .Le Grand D�rangement �...
 qui commence vers 1750. En1758, le dernier retranche ment de la forteresse � imprenable � de Louisbourg tombe. Alors commence une d�portation en r�gle des Acadiens On les disperse dans des colonies anglaises. La citadelle sera d�truite apr�s la capitulation.

La place forte de Louisbourg a �t�, de nos jours scrupuleusement reconstitu�e et remeubl�e � partir des inventaires de l'�poque.La visite est anim�e par des guides en costumes du XVIII�me si�cle. quirecr�ent la vie des habitants de la forteresse. La d�l�gation des Capbretonnais de France a eu la chance de se retrouver dans cette ambiance historique. Elle a aussi �t� re�ue par la municipalit� de Louisbourg et par son historien avec lequel nous sommes rest�s en liens d'amiti� comme avec tous les ch�ticantains

 L'Ile Royale reprend son nom de Cap-Breton. Par une ironie du sort, les Anglais lui rendent son nom d'origine, qui leur faint penser � la Grande Bretagne alors qu'ils en ont oubli� l'origine fran�aise !

Cette guerre a �t� une h�catombe... Apr�s 30 ans de p�r�grinations o� toute une g�n�ration na�t dans des charrettes, on retrouve les Acadiens � St Pierre et Miquelon, en Louisiane... Ceux qui ont voulu rentrer en France, se retrouvent plong�s en pleine r�volution...

Certains reprendront le chemin de l'�le, par petites �tapes, g�n�s par la guerre d'ind�pendance am�ricaine. En 1785, un groupe de quatorze personnes se stabilise au Nord ouest, au lieu-dit Ch�ticamp, dont le nom vient de l'indien "Mic Mac".

Les noms des 14 "vieux" qui ont peupl� Ch�ticamp, religieusement conserv�s, sont pour la plupart les patronymes des familles actuelles.

Ceux qui reviennent fonder Ch�ticamp sont d'abord pauvres comme Job ...
mais dot�s de courage et de t�nacit�. Heureusement la p�che est bonne et le homard devient une importante ressource. Rapidement, ils construisent un moulin � farine et une �glise en pierres de taille.
Puis ils se groupent en coop�rative pour l'exploitation fermi�re. Vers 1900. un prospecteur trouve de la pierre a pl�tre et l'on cr�e une compagnie mini�re dont tout le monde ach�te des actions. Celle ci fonctionne pendant plus d'un quart de si�cle et ferme d�finitivement en 1939. Il y a eu beaucoup d'espoirs, et des �checs, plusieurs mines d'or, de gal�ne, de cuivre furent exploit�es tour � tour, dont il ne reste que quelques trous � flanc de colline.

Les habitants de Ch�ticamp, vivent maintenant en syst�me coop�ratif complet ...
moiti� fermiers, moiti� percheurs vivant aussi du tourisme.
Tout est en commun : Les assurances, la maison de retraite, le mus�e, la revue g�n�alogique. La coop�rative des femmes s'est sp�cialis�e dans la fabrication de tapis au crochet : � le tapis Hook� �.

Vous pouvez m�me y prendre le bateau pour observer les descendants de ces baleines qui ont entra�n� nos anc�tres vers les Am�riques ...